1) Objets insolites et très beaux, ces trésors si français sont témoins d’une époque où l’on aimerait faire une petite incursion.
2) Chacune a son histoire car elle passa de mains en mains lors des parties de boules. Certaines sont des oeuvres d’art avec une particularité unique: ‘’oeuvres d’art auxquelles il fut imposé de résister à la dure épreuve des chocs violents et des sols parfois humides ou même caillouteux.‘’
3/1) A la fin du 19ème siècle il y avait déjà les boules parfaitement rondes et notamment en bois de buis très dense et lourd comme le montre la première photo tout en haut de cette page. (diam.108 mm – 680 gr) ‘’L’histoire de la boule est naturellement liée aux possibilités de fabrication de l’époque‘’ A l’origine existaient des boules de textures et de matériaux différents comme on peut le voir ci-dessous.
3/2) Mais avant cela, un beau document pour se mettre dans l’ambiance de l’époque, une fin d’après-midi. A voir les vêtements, c’est un jour de fête, à moins que ce soit tout simplement un dimanche. (clic)
4/1) Jusqu’au milieu du 19ème siècle on ne jouait qu’avec ces boules en bois de buis, de hêtre ou d’orme. Certaines étaient partiellement cloutées mais… ‘’ces boules en bois avaient un défaut, sujettes à l’usure elles se déformaient, surtout si le jeu se pratiquait sur un terrain dur et caillouteux.‘’ (Tout comme la citation de la photo numéro 1 cette phrase est extraite du website: http://herbert.wegner.pagesperso-orange.fr)
http://herbert.wegner.pagesperso-orange.fr
4/2) La texture du bois de racine de buis est une garantie de solidité, la boule ne peut pas se fendre entièrement dans le sens de la fibre (comme ci-dessous) car il n’y a pas de sens, il n’y a que des noeuds.
4/3) En revanche, cette très belle boule cloutée n’est pas en buis (voir aussi 11/3) c’est du hêtre, un bois dur mais à fibres parallèles. Fragilisée par le cloutage, sous l’effet des chocs elle a fini par se casser net.
5) Voici le début du processus de cloutage, un ensemble de boules garnies de clous espacés. Leur tête est fendue, on croirait des vis et pourtant ce sont bel et bien des clous qui avaient déjà vocation de protéger la surface de la boule (diam 98mm). Celles-ci ne sont pas en buis, le bois est moins dense avec une texture différente. Ces boules ont précédé mais furent aussi contemporaines de celles entièrement cloutées visibles plus bas. Ici les clous sont fabriqués mécaniquement. Deux ‘’clic‘’ sur image pour voir de plus près.
6/1) La boule ci-dessus (100 mm/493 gr) montre un cloutage rudimentaire, elle est probablement en bois d’orme et plus ancienne encore que les huit boules plus haut. On voit bien que les clous furent forgés manuellement (clic)
6/2) On progresse, cette lourde boule est parsemée de clous à tête carrée aux côtés biseautés qui ont été forgés manuellement. Pour son extrême densité et sa résistance grâce aux noeuds, le buis devient la norme: 930 gr pour 10 cm. (clic)
6/3) Encore le cloutage des débuts. C’est une boule de jeu provençal en buis, elle pèse 550 gr pour un diamètre de 90mm. Sous les clous encore espacés on distingue les lignes tracées sur le bois dont les points d’intersection servaient de repères. (clic)
7/1) Plus tard, sur cette lourde petite boule en buis (8.8 cm/465 gr) le cloutage fut moins rudimentaire. Par souci d’esthétisme, on commença à soigner l’alignement.
7/2) Avec cette lourde boule en buis noueux très dense nous sommes encore presque dans « l’archéologie ». Elle pèse 542 gr pour un diamètre de 92mm. La décoration sommaire faite de petits clous disposés en cercles concentriques nous apprend qu’elle daterait de la moitié du 19ème siècle.
8/1) Etape suivante, la décoration prend réellement forme. Ces deux belles boules sont manifestement en bois de buis bien dense. (11.2 cm – 705/730 gr) photos: https://www.ebay.fr/str/papyrouge)
8/2) Un stade plus avancé, même genre de décoration, mais celle-ci fut polie puis colorée. (Image « empruntée » sur internet)
8/3) Encore mieux, avec presque la même facture. Elles ont vécu aussi mais visiblement celles-ci, vernies furent bien entretenues. Image offerte par le site ‘’Jeux Anciens‘’ à la page http://jeux-anciens.fr/categorie/boules/
9/1) CLOUS RONDS – Le cloutage des boules a commencé dans la deuxième moitié du 19ème siècle, il s’agissait de clous à petite tête ou quasi sans tête. Ils étaient parsemés puis progressivement organisés; ensuite un soin particulier fut apporté dans l’alignement pour en arriver à une réelle décoration. La boule basique la plus répandue montrait des clous avec une tête large et bombée parfois un peu aplatie appelée ‘’tête tronconique’’ (voir 10 à 12). Celle-ci moins connue montre des clous très plats à bords arrondis; bien qu’ils ne se touchent pas toujours parfaitement, ils couvrent quasi entièrement la surface et s’inscrivent dans la transition entre les clous épars du début et les ‘’vraies’’ boules cloutées avec la grande variété des réalisations qui suivirent.
9/2) Ici, des clous à tête rondes mais aplaties, la déformation de certains clous est due à l’importance des chocs encaissés.
10) Grâce aux clous les boules furent plus lourdes, avec un diamètre de 100 à 150 mm et un poids pouvant atteindre 1500 gr, en particulier pour celles du jeu ‘’La Lyonnaise‘’. Plus tard on utilisa des clous à tête carrée épaisse ou à tête plate. A partir de ce moment les fabricants furent de vrais artistes, les clous étaient de métaux différents (fer, cuivre, laiton) leurs couleurs permettait de réaliser des symboles, souvent des chiffres ou des initiales mais aussi des étoiles et autres sujets selon les souhaits des joueurs. Les deux boules ci-dessous (100 mm) plus récentes sont recouvertes de clous faits mécaniquement.
11/1) Les premières boules à clous fabriqués mécaniquement sont garnies de clous à têtes rondes et bombées appelées ‘’têtes tronconiques‘’, information trouvée dans l’intéressant article de l’écrivain Hubert Duez ancien brocanteur, chroniqueur dans le journal La Croix, auteur d’ouvrages tels que: Brocante, conseils d’un pro – Secrets d’un brocanteur – Venez chiner avec moi… et autres. (clic)
11/2) Sous un éclairage différent – 2 ‘’clic‘’ pour le détail.
11/3) Habituellement ces boules basiques se contentent d’être recouvertes de clous à tête tronconiques sans une recherche de configurations originales. Cette fois, ce sont trois belles boules qui détonnent car chacune est garnie de six ensembles de cercles concentriques. (Vu sur la page ‘’chinons.fr‘’.)
11/4) Voici un mélange particulièrement esthétique de têtes bombées et plates. Comme sur la photo n°25, malgré leur très courte pointe et les chocs encaissés, ces clous restaient miraculeusement en place. (1x clic)
12) Les lignes gravées au tour à bois servaient-elles de repère pour planter les clous? Ici apparaît un début de processus. La boule fendue montre les aléas du séchage. Ce doit être du hêtre car une boule en racine de buis ne se serait pas fendue.
13) Une série de boules avec des clous à tête ronde classées de la plus ancienne vers la plus récente. Les boules du haut auront été fabriquées manuellement si l’on se base sur le fait que les clous sont tous différents. Un ‘’clic‘’ pour voir les détails.
14) Il y a beaucoup de variantes. Ici, peu de clous mais leurs tête sont très grosse (boule100 mm)
15) Encore une forme originale, des clous bombés hexagonaux bien ajustés. (Photo Ebay)
16) Très ancienne, cette petite boule de jeu provençal (75 mm 557 gr) est garnie de clous encore forgés à la main. Depuis, le jeu provençal a été supplanté par la très populaire pétanque officiellement reconnue en 1910. Si vous voulez en savoir plus… http://www.blogpetanque.com/pontault77/Histoire-de-la-Petanque_r11.html
17/1) Deux photos d’une pièce plus ancienne, un petit bijou de la fin du 19ème siècle probablement. Un ‘’clic‘’ sur cette boule de jeu provençal (80 mm) fera apparaître les détails des clous à tête forgée manuellement pour qu’ils se chevauchent un peu afin d’obtenir une surface plus lisse. Sur l’agrandissement de la photo on voit bien le buis noueux et extra dur. Quelques têtes de clous ont disparu mais leurs pointes emprisonnées à jamais sont encore visibles.
18/1) Toujours à l’époque du jeu provençal, voici encore une très ancienne boule. Grâce à l’aimable collaboration de monsieur Serge Maren de Montélimar elle vient enrichir la collection (diamètre 79mm). La grandeur des écailles qui la recouvrent en font une pièce unique.
18/2) Grâce à cette tête de clou cassée, on voit la pointe restée dans le bois. Ce specimen très ancien est couvert de clous forgés manuellement. Les bords des écailles sont fins mais leur centre est épais, cela explique le poids si élevé de la boule (826 gr) malgré sa taille modeste.
19/1A) Une curiosité. Réalisées au début du 20ème siècle avec des clous à têtes carrées, ces deux boules sont décorées d’un trèfle en cuivre dont l’arrondi des bords a été particulièrement soigné avec des petits clous adaptés (clic). Suite aux chocs, ces trèfles en cuivre doux ont fusionné avec le fer donnant parfois l’impression qu’une même tête est composée des deux métaux différents (voir détails plus bas). Des cercles qui se croisent furent gravés plus tard, ce sont ceux qui décorent les boules modernes en métal, ces cercles viennent augmenter la confusion. L’ensemble est insolite et unique.
20/1) Autre énigme, cette précieuse boule étrange, une pièce rare sans aucun doute. Chaque tête forgée est différente, 3 mm d’épaisseur avec certains côtés en biseau, les angles sont vifs comme du silex éclaté… c’est une énigme. La boule est très lourde, pour un diamètre de 98mm elle pèse 1,390 kg mais elle est restée parfaitement ronde et lisse.
20/2) Un clic pour voir tous ces détails, quatre chiffres romains marqués au burin; si l’on s’y réfère elle devrait dater de 1924.
21/A) Surprise… une nouvelle énigme. Deux incroyables boules de jeu provençal acquises grâce à la très sympathique collaboration de ‘’laboutique43’’ sur Ebay. Des clous à tête rectangulaire, c’est la premère fois (juin 2023) qu’une telle réalisation apparaît, du jamais vu ! Ces boules de buis dense sont très lourdes, pour un diamètre de 82 mm leur poids est de 800 grammes chacune.
21/B) Antérieurs aux clous fabriqués mécaniquement, ceux-ci ont été forgés; on peut en déduire que ces boules furent ferrées à la fin du 19ème ou du début du 20ème siècle.
21/C) Une boule, si solide soit-elle n’est pas éternelle et ici, des clous ont disparu. Pour certains, disparus tête et pointe tandis que d’autres ont abandonné leur pointe fichée dans le bois.
21/D) C’est à la faveur de ces blessures qu’apparaissent les détails sur la technique de fabrication. Ces clous à tête rectangulaire ne sont ni juxtaposables ni superposables donc ils sont instables; pour fixer l’ensemble, les espaces entre les têtes ont été comblés avec une matière inconnue, résine ou ciment ? Toujours est-il que cette solide combinaison a été capable de résister aux chocs encaissés. Ci-dessous, l’image 22/1 nous montre encore une pièce très ancienne et rare aux clous épais et droits parfaitement ajustés. Tous différents et donc forgés à la main.
22/1) Cette boule exceptionnelle date de 1904, on la trouve sur le site de la ‘’Boule Sportive Aigue Mortaise‘’ http://www.blogpetanque.com/BSAM/photos/la-boule-cloutee_gp2050523.html – Son seul défaut… ‘’elle n’est pas à moi‘’ 🙂 Certaines boules sont bien plus parlantes et même plus belles quand on ne les débarrasse pas de la rouille, de la terre et des autres incrustations qui les chargent ‘’d’authenticité statique‘’ ———–..———–
Et maintenant, venons-en à… LA FANNY !
22/2) La pétanque sans ‘’la Fanny‘’ n’est pas la pétanque. A l’origine, les perdants devaient embrasser le ‘’popotin‘’ d’une jeune femme nommée Fanny représentée sous forme de tableau, de poterie ou de sculpture. Aujourd’hui elle se rencontre plus chez les antiquaires et les brocanteurs qu’au ‘’bar de la mairie‘’ ou autre sympathique café local mais tous les clubs de boulistes dignes de ce nom se doivent d’en avoir une à leur siège. Cette icône fait partie de leur patrimoine. A l’origine de l’origine il y a l’histoire de la Fanny, histoire probablement vraie, plus réaliste à la fois drôle et pathétique. Un fait de village tel qu’il s’en passait un peu partout à une époque où l’on se moquait gentiment ou non des gens ‘’différents‘’ Pour tout savoir à ce sujet il y a la page de Phoebus Garcon: https://www.facebook.com/notes/la-p%C3%A9tanque-fort-mahonnaise/lhistoire-de-fanny/1011387195543585 – Embrasser les fesses de la Fanny c’est l’image humiliante de la défaite totale, la preuve qu’on a été battu à plates coutures au score de 13 à 0 ! Attention, quand on dit ‘’image humiliante‘’… c’est toute proportion gardée car la partie continue devant un pastis ou un canon; elle est pas belle la petite Fanny en plâtre?
22/3) Le ‘’popotin‘’ et l’histoire de ‘’La Fanny‘’ sont aussi évoqués à la page 30 d’un beau livre richement illustré dédié à la pétanque.
23/1) BOULES BRILLANTES – Les boules cloutées sont souvent des oeuvres d’art. (ici, chaque clou est différent, jugez vous-même des ajustements) Oeuvres d’art exécutées principalement par des femmes. Lors de la fabrication par leurs mains expertes, un clou mal positionné signifiait sans doute une boule condamnée car logiquement, le bois ne tolère pas deux tentatives contiguës. Comme pour les deux suivantes, il s’agit d’un acier inoxydable; cet acier existait-il déjà au début du XXème siècle ? La réponse se trouve facilement sur Wikipédia, c’est ‘’oui‘’.
23/2) BOULES BRILLANTES – encore une boule rare semblable à la précédente, un clic pour mieux voir qu’il n’y a pas deux clous identiques.
23/3) BOULES BRILLANTES – Cette belle boule tout comme celles qui précèdent est recouverte de clous qui ne nécessitent aucun traitement pour leur rendre le brillant d’origine. (‘’Clic‘’ sur image pour détails)
26) CLOUS EN PAVES – Clous disposés en pavés (93 mm)
27/1) Une boule qui a vécu… elle nous dévoile ses dessous. Ce sont encore des clous à grosse tête carrée, dans la zone endommagée on voit l’épaisseur de leur tête.
27/2) Ces clous à tête carrées sont parfois appelés ‘’clous à ferrer‘’, ce qui peut prêter à confusion. En fait cela évoque les clous de cette photo, têtes carrées avec pointes longues et repliables qui sont utilisés pour ferrer les chevaux mais il n’en est rien car ici les pointes sont très courtes et ce sont bien des ‘’clous à ferrer les boules‘’. (clic)
27/3) Il y a boules et clous… mais ici, boules et boulons.
28) Sur celle-ci (105 mm) non astiquée, les clous sont aussi ‘’en pavés‘’ mais avec une autre configuration: on a utilisé des clous dont la tête est un peu moins épaisse ce qui a permis de réduire les interstices en surface.
29*) Une belle boule avec d’autres clous à tête carrée mais plus fine, peut-être des clous de tapissier. Un mouvement de vague fait son originalité. On devine l’extrême dureté du buis.
30) Quelques têtes carrées, de dimensions différentes.
31) Petites boules de pétanque en pavés dans leur harnais de transport.
32) Deux boules restées ‘’dans leur jus‘’ comme disent les français.
33/1) CLOUS EN ECAILLES – Voici des clous à fine tête plate, ils ont été configurés en ‘’écailles‘’ Leurs têtes se chevauchent bien rangées telles des ardoises d’un toit. Si l’on passe le doigt à ‘’rebrousse poil‘’ les aspérités sont à peine perceptibles et plus encore sur la boule ci-dessus où la terre et les chocs ont achevé d’égaliser l’ensemble. (105 mm)
33/2) Les possibilités de réalisation de figures sur une boule ferrée en écailles sont limitées. (72 mm-485 gr) Pour cette raison les formes sont simples et celle-ci en est un exemple plutôt rare. Hormis ce coeur qui est en laiton, le chevauchement des écailles en fer fut impeccable (clic). Note: on peut voir une autre réalisation de ce type en position 23/2 tandis qu’une troisième prête à confusion c’est la 67/3 où, bien qu’étant une boule cloutée en écailles les têtes de clous se chevauchent à peine.
33/3) AJUSTEMENTS – C’est une boule de jeu provençal avec une figure originale, un point d’interrogation. Cette boule (80 mm / 668 gr) est-elle recouverte de clous en écailles ? Non, car il n’y a pas de chevauchement; ici les clous sont parfaitement ajustés les uns contre les autres. A défaut de terme adéquat, nous dirons losanges ajustés. Un clic pour voir l’avant/après décapage. Cela fut déjà dit plus haut (25) il est parfois préférable de laisser une boule dans son état initial…
33/4) AJUSTEMENTS – La technique de cloutage (ferrage) de cette boule avec le point d’interrogation est le summum de ce qui se faisait à l’époque avec ces têtes en pseudo-écailles ou plutôt losanges ajustés. Agrandir d’un clic pour constater que les têtes sont toutes différentes, donc elles furent forgées manuellement.
34/1) Ecailles superposées – Celle-ci, en parfait état, a été plus que nettoyée même décapée sans doute par aérogommage (clic). Elle n’a pas dû jouer beaucoup car les écailles à peine déformées ne sont que peu marquées par les impacts. (78 mm) A propos d’écailles, voir l’image 34/3.
34/2) Ecailles superposées. Une boule en écailles, travail simple mais beau travail. Un clic pour apercevoir la pointe d’un clou qui a perdu sa tête et le grand clou de finition qui a disparu.
34/3) Le magnifique château d’Aiguines dont le village est évoqué sous la photo 35. Un clic et comparer ses tuiles avec les écailles des boules fabriquées sur place. C’était il y a plus de 100 ans.
35/1) Boule (90 mm) en écailles contiguës… pas vraiment car chaque tête de clou possède un côté plié qui disparaît sous le clou suivant. Résultat de cette technique: une boule bien lisse avec l’impression que les clous sont disposés les uns contre les autres, un travail d’artiste. ‘’Si le village d’Aiguines dans le Var était le haut-lieu de la fabrication des boules cloutées, ce n’est pas un hasard car il était situé dans une zone où le buis poussait en abondance. Les racines d’un bois particulièrement dur constituaient le matériau idéal pour la fabrication des boules. Aiguines avec ses ateliers de tourneurs sur bois s’est donc naturellement spécialisé dans la fabrication des boules cloutées‘’. Dans l’article d’Hubert Duez (11 et 70) on découvre que les boules cloutées en écailles étaient la spécialité de ce village ‘’Aiguines‘’. L’américain Steve Ferg est un amoureux de la France, amateur averti et expert en pétanque il se consacre à la reconstitution des méthodes de fabrication des boules cloutées. Il a publié ses travaux en 2018. https://petanque.wordpress.com/recreating_a_nailed_boule/
35/2) C’est l’étape en amont du travail des ferreuses. Sauf erreur, la photo provient du musée des tourneurs sur bois à Aiguines. Un document un peu “rafistolé“ ici en amateur dans sa partie gauche pour remplacer des halos provenant d’ampoules d’éclairage. Néanmoins, il restitue bien la chaude ambiance de ces vieux ateliers, il n’y manque que les odeurs d’huiles et de poussières de bois. https://museedestourneurssurbois.com/le-musee-2/
36/1) En 1939, une ‘’ferreuse‘’ à Aiguines. Les documents qui les représentent sont rares. Ce beau dessin fut réalisé vers 1985 par Roger Lacombe un collectionneur de boules anciennes à Fréjus. Adolescent dans les années 50 dès son plus jeune âge il aimait assister aux parties boules (cloutées) animées du quartier.
36/2) Un marteau de ferreuse. Il y avait des marteaux avec les deux côtés carrés comme sur le dessin ci-dessus et il y avait ceux avec un côté aplati comme sur cette photo. Le manche est une fidèle copie réalisée par Ange Zenasni de Draguignan. (un archéologue de la pétanque 🙂 )
36/3) Enclume – Au fil du temps on progresse dans la connaissance du ou des procédés de fabrication. En matière d’outillages, jusqu’à ce jour nous n’avions jamais vu d’allusions au mot “enclume” seuls les termes “billot = cepoun” – “rond de cepoun” – “marteau” – “clous” nous étaient connus. La photo reçue de Ange Zenasni de Draguignan nous apprend l’existence cet objet et nous donne ces explications: L’enclume était l’outil qui servait à uniformiser l’enfoncement des clous, il remplaçait avantageusement le simple rond de cepoun. Tandis que les clous étaient enfoncés à l’aide du marteau, chaque coup se répercutait sur la face inférieure de la boule calée dans le logement qui épousait sa forme pour finalement obtenir un cloutage homogène. La base de l’enclume était enclavée dans une pièce de bois pour ne pas bouger et obtenir des conditions de cloutage idéales.
36/4) Roger Lacombe le précurseur. Par ignorance nous ne l’avions pas remarqué, ce n’est qu’aujourd’hui qu’on découvre l’enclume sur son dessin, à la place d’un ”rond de cepoun”.
36/5) Encore une belle enclume (1.730 gr) provenant de l’étal du brocanteur Ange Zenasni à Draguignan. Localité située à moins d’une heure d’Aiguines le berceau de la boule cloutée.
36/6) Un bel article sur la fabrication des boules cloutées. Cette fois ce n’est pas dans le Var mais dans l’Hérault.
37) Sous deux éclairages et deux angles différents, encore une boule de ‘’longue lyonnaise‘’ (90 mm) très lisse aux fines écailles bien ajustées, elles se chevauchent sans aucune aspérité. Impressionnante, une vraie oeuvre d’art, lourde pièce qu’il est agréable de faire tourner dans la paume de sa main.
38) A la faveur de cette blessure on visualise la technique qui permettait de fabriquer ces boules bien lisses. Ci-dessous, voici encore deux petites merveilles sans aspérités.
39) Pour la boule de gauche on a utilisé la même méthode que pour la précédente (37) tandis que celle de droite est recouverte de clous dont la tête donne l’impression d’un losange, ils ont été parfaitement ajustés les uns contre les autres sans chevauchement apparent. (comme la boule 35)
40/1) Ces deux boules ont sensiblement le même diamètre (75mm) pourtant celle de gauche devait être encore plus difficile à faire car les clous qui la tapissent sont plus petits. Meilleure facture pour une meilleure prise en main et peut-être de meilleures performances sur le terrain ? Un ou deux ‘’clic‘’ pour voir les détails et s’émerveiller devant un cloutage et des chevauchements si parfaits sur des boules extrêmement résistantes de surcroît. Ces boules sans prétention, non décorées sont des oeuvres d’art réalisées sans l’ambition de faire de l’art, dans l’anonymat et tout simplement destinées à un jeu populaire. De près on constate qu’aucun clou n’a bougé malgré les chocs encaissés dont témoignent les nombreuses traces d’impacts visibles sur les écailles.
40/2a) Eté 2021 Robiac-Cévennes. Ces deux belles petites boules intactes (75mm – 565 gr) ont passé de nombreuses décennies dans une caisse jusqu’à ce que mr Y. Billon me les offre ‘’elles seront mises en valeur, elles ont bien mérité de sortir de l’anonymat’’ tel fut son commentaire. Merci pour ce beau cadeau !
40/2b) Voici encore les boules de Robiac-Rochessadoule, la première est restée ‘’dans son jus‘’ tandis que l’autre, décapée, laisse apparaître des motifs insoupçonnés.
40/3) Deux boules acquises via une annonce six mois après avoir reçu celles qui précèdent, (40/2a et b) il y a comme un air de famille…
41) Chaque artisan devait avoir ses trucs et ses propres clous. Voici un autre exemple, à gauche des écailles fines bien lisses. A droite d’épaisses écailles bombées = une boule moins lisse mais plus lourde. (‘’clic‘’ pour plus)
42) Une autre boule (90mm) tapissée de clous finement ajustés les uns contre les autres. Sur la droite le logement vide montre qu’il n’y a pas de chevauchement. Deux ‘’clic‘’ pour voir que certaines têtes de clous on 4 pans tandis que d’autres en ont 5 et même 6 avec des côtés droits ou incurvés. A examiner ces différences on peut imaginer que ces clous n’ont pas été faits mécaniquement.
43) Celle-ci ne fut pas facile à faire non plus.
44) Clous forgés à la main. En cliquant sur l’image on voit que la tête des clous 1-2 et 4 a trois côtés différents. Un côté épais, un côté fin à l’opposé et les deux côtés latéraux en dégradé. Ce sont les clous prélevés sur la boule ci-dessous. Le n°3 est le clou final de la boule sur l’image ci-dessous, sa tête est fine et d’épaisseur uniforme.
45/1) En haut, le trou béant laisse voir le gros côté des clous. Ces boules sont deux soeurs jumelles. Sur celle du dessous qui est intacte, deux ‘’clic‘’ pour apprécier la précision des ajustements.
45/2) Un ou deux ‘’clic‘’ pour constater grâce aux traces laissées par l’outil que les têtes brutes des clous forgés furent limées afin d’en lisser l’aspect. L’absence de continuité dans le sens des coups de lime indique que cette opération était antérieure au cloutage, sur chaque clou individuellement. (voir aussi 67)
46) Ceci est la boule intacte (photo n°45/1) celle du bas après son décapage et voici ce que donne l’ajustement des clous placés avec le gros côté à gauche et le côté fin à droite. Un travail minutieux au départ de clous extrêmement rustiques (photo 44) qui aboutit cependant à un aspect particulièrement soigné et lisse avec un ancrage très solide.
47/1A) Impressionnante petite boule (74 mm 543 gr) Face à un tel ajustement des clous, on se le demande, mais comment faisaient-ils !? En revanche, l’aspect parfaitement lisse de certaines boules s’explique: pour obtenir la forme sphérique les boules de buis étaient usinées sur un tour à bois mais certaines repassaient sur un tour à métaux après le cloutage (‘’ferrage‘’ était le terme utilisé). Cette finition ‘’haut-de-gamme‘’ était mentionnée dans le tarif sous le vocable ‘’retournées‘’ (voir image ci-après)
47/1B) Au bas de ce document datant des années 1930 on retrouve la mention ‘’boules retournées après ferrage‘’.
47/2) Chaque tête de clou est différente et toutes ces formes s’imbriquent parfaitement, même les arrondis. Comment faisaient-ils, quelqu’un a-t-il une explication ?
48) L’amorce du cloutage. (voir aussi 49-50/1-52 à 58) En plus des différentes sortes de clous, à bien observer ces boules, on distingue plusieurs formes de départs de cloutage. Il y a quelques exemples sur les huit photos qui suivent. La plus courante est un démarrage en spirale comme ci-dessus.
49) L’amorce du cloutage… puis il y a celles dont la spirale n’est amorcée qu’après un cercle de clous et parfois deux cercles concentriques.
50/1) L’amorce du cloutage… revoici la même boule dont la moitié supérieure a été décapée et poncée. Petite, d’un diamètre de 75 mm elle est lourde (550 gr) et a vécu. Les écailles de cuivre écrasées par les innombrables impacts se confondent mais elle n’a perdu aucun clou et a gardé une forme parfaitement sphérique. Après le premier cercle en fer il y a le second formé par les clous en cuivre d’où démarre la spirale.
50/2) Sur cette boule, pour une belle décoration, en plus de l’acier la ferreuse a choisi le laiton doré (ou du bronze… là, j’hésite) et aussi le cuivre plus rouge. De ce dernier elle ne pouvait abuser car le cuivre est tendre, c’est visible sur la photo: sous l’effet des impacts le cuivre a investi les espaces restés libres, prouvant que la boule a beaucoup joué. D’autres photos de ce blog montrent ce phénomène de migration du métal doux vers les interstices voisins, voir 50/1+3 – 62 – 67 – 73
50/3) Sur cette belle boule aussi (97mm/984 gr) avec un ‘’clic‘’ on distingue particulièrement bien la migration du cuivre mou dans les interstices, le processus est encore plus évident par comparaison avec les photos 50/1 – 62 – 67 – 73. Cette boule a manifestement beaucoup joué et cependant elle n’a perdu aucun clou.
51/1) Ces deux boules de pétanque parfaitement lisses sont entièrement couverte d’écailles. Ce sont peut-être des pièces uniques. Des initiales, dessins et autres motifs en métaux non ferreux plus mous apparaissent généralement sur les boules recouvertes de clous à tête carrées, rondes aplaties ou hexagonales mais pas ou peu sur les boules à écailles. Il est évident que les têtes en laiton ou en bronze encaissent mal les coups, on le voit sur la photo 50/1, les clous à têtes en cuivre fusionnent entre elles ou avec les clous en fer. C’est pour cette raison sans doute qu’il n’existe quasi pas de boules garnies totalement ou presque avec des clous non ferreux à très fines têtes plates.
51/2) Une des deux boules ci-dessus après toilettage. Peut-être de l’or? 😂 Diam: 70 mm / 515 et 548 gr. (la vérité… du laiton)
51/3) Femmes et enfants – 70 ou 71 mm c’est très petit. Les informations reçues à ce jour (mr A. Zenasni) confirment qu’il s’agirait de boules pour dames ou pour enfants avec une taille adaptée à la main, quant à la petite boule dorée ci-dessus en 51/2, la touche de féminité semble évidente.
52) L’amorce du cloutage… cette dernière a été décorée avec soin. Image centrale: ici, le départ du cloutage est composé d’un clou entouré d’autres plus petits à têtes rectangulaires, puis il y a 7 cercles concentriques, le dernier est en laiton. Cela forme une figure que l’on retrouve 3 fois sur cette boule (fig. 1). Ces 3 grands ronds se touchent et les 3 espaces créés entre eux sont triangulaires (fig. 2) Enfin, au centre des 3 triangles il y a ce motif carré en cuivre et en laiton.(fig.3-4)
53/1) L’amorce du cloutage… une jolie variante: comme sur la photo qui précède, le départ est composé d’un clou central… mais l’artisan perfectionniste l’a choisi hexagonal et l’a entouré de clous à têtes triangulaires avec un résultat plus esthétique encore. Les clous ont été forgés.
53/2a) L’amorce du cloutage… des jumelles en parfait état, deux grosses boules de ‘’lyonnaise‘’ (1.026 gr/ diam. 95 mm) leur décoration est simple mais très réussie. Les voici côte à côte pour comparer, l’une dans son état initial et l’autre après décapage. La suite du commentaire sous la photo ci-dessous.
53/2b) L’amorce du cloutage… c’est une variante de la composition de la boule 53/1, le départ est composé d’un clou central carré entouré de clous dont la tête est triangulaire puis d’un cercle de clous à tête plus grandes elles aussi ajustées. Ensuite il y a le cercle des clous en laiton d’où partent les lignes en laiton, comme des méridiens.
53/3b) On reste dans les carrés, des clous en laiton ont été disposés dans un sens différent pour créer un ensemble original. Cette figure est reproduite quatre fois sur la boule. (90mm-1 kg)
53/3c) Toujours dans les carrés, une boule massive et indestructible (98mm/988gr) L’incrustation de ce carré dans une configuration déjà compliquée montre que la ferreuse experte n’a pas reculé devant la difficulté.
54) L’amorce du cloutage… ensuite, plus discrète mais néanmoins parfaitement réalisée: une boule rustique très ancienne (voir aussi fig. 5) dont le point de départ est difficilement détectable: un ou deux ‘’clic‘’ pour l’agrandir et mieux voir le départ numéroté de la spirale.
55) L’amorce du cloutage… certaines boules ont une zone qui paraît ‘’plombée‘’ d’où partent les premiers clous. C’est une pastille de métal, elle porte souvent des initiales ou un numéro. Pour un bon ancrage, des clous peuvent la traverser.
56) L’amorce du cloutage… sur d’autres encore on a fait au plus simple car le vide a été comblé par des petits clous, vraisemblablement une restauration sommaire. A droite, très originale, un départ insolite sous la forme de ce qui ressemble à une grosse vis parfaitement intégrée.
57) L’amorce du cloutage… derniers exemples, deux boules sans point de départ apparent. Sur le pourtour, à quatre reprises apparaît cette configuration de forme oblongue aux extrémités pointues dans lesquelles les clous sont ‘’arrangés‘’ ce qui permet de faire la jointure afin d’obtenir une belle finition.
58) L’amorce du cloutage… sur cette belle boule décorée de bandes en laiton, les quatre configurations de forme oblongue sont en cuivre.
59) En réponse à la question: ‘’combien de clous sur une boule ?‘’ quelques exemples pris çà-et-là. 1: 1.136 – 2: 996 – 3: 1.154 – 4: 628 – 5: 1.174. (+/-) Contrairement au type de cloutage, la taille de la boule n’a pas vraiment d’incidence sur le nombre de clous.
60) … combien de clous ? Cette boule de 98 mm dépasse les autres avec ses 1.655 (+/-) petits clous parfaitement répartis. A noter qu’aucun d’entre eux n’a bougé.
61) Boule tapissée de clous à tête hexagonale en métaux différents pour créer ces étoiles colorées. (95 mm)
62) Encore les têtes hexagonales mais en fer et bombées. Des clous en cuivre ont été insérés. Plus tendres ils finissent par occuper les espaces libres. (92 mm)
63/1) Une heureuse originalité: 100 mm pour 896 gr – des clous parfois pentagonaux, hexagonaux ou octogonaux piqués au centre. (2 x clic)
63/2) Certaines boules sortent des schémas habituels par leur conception ou par les matériaux utilisés. Cette boule-ci n’a rien à envier aux autres boules énigmatiques. (ex:19/1 et 19/2) En regardant bien la variété des clous utilisés et le travail effectué sur certaines têtes pour une meilleure imbrication (clic) on comprend d’où vient son originalité.
64) Quelques photos de belles boules garnies de divers alliages tous non ferreux.
65) … encore, mais en bas à droite c’est du fer.
66) … encore et comme dit en haut de page: chaque boule a son histoire car plus que tout autre objet elle passa de mains en mains. Beaucoup sont des oeuvres d’art avec en plus une particularité, ‘’oeuvres maltraitées qui ont su résister à l’épreuve des chocs‘’.
67/1) Lorsqu’on suspecte de belles couleurs ou une intéressante décoration, un nettoyage, voire un décapage s’imposent. Ci-dessus, avant… et après le traitement. Deux ‘’clic‘’ pour constater à quel point suite aux impacts les clous en cuivre rouge plus tendre que les autres arrivent à investir les espaces inoccupés.
67/2) Cliquer sur cette boule pour découvrir son aspect lorsqu’elle fut retrouvée; comme beaucoup d’autres elle a passé de longues années dans les oubliettes, peut-être même à l’extérieur dans l’humidité. Un bon décapage lui a redonné l’envie de se montrer. (1.071gr – diam.102mm)
67/3 Une belle petite boule compacte et solide à laquelle aucun clou ne manque (516gr-72mm) Une particularité est que ses écailles se chevauchent à peine. C’est un plaisir pour les yeux. Quant à son vécu, au vu des impacts sur les écailles, on ne s’est pas contenté de la regarder… Un clic sur l’image pour découvrir sa face arrière avant le décapage.
68) Encore une photo ‘’avant-après‘’, le décapage révèle sa beauté. On voit que des clous rouges ont fusionné.
69) Ici, après le décapage, la surprise est aussi très grande, la boule est entièrement recouverte de bronze et de laiton.
70) Grosse boule de Lyonnaise, diamètre 102mm, elle pèse 1.130 gr. Avec deux ‘’clic‘’ sur la photo on aperçoit encore par-ci, par-là les coups de lime de l’artisan(e). Hubert Duez écrivain, ancien brocanteur et visiblement fin connaisseur nous apprend entre autres que la surface des boules cloutées était parfois limée, ceci pour une parfaite finition. C’est un détail souvent constaté, désormais confirmé. Pour connaître le contenu de sa publication, prendre contact via l’adresse email: amelotomb@outlook.be
71)… cette boule originale bien trop discrète devait aussi sortir de l’anonymat.
72) Juste pour comparer, avant/après.
73) … ici, les motifs étant masqués par l’oxydation, ce fut une agréable surprise. Nommée ‘’Les 4 as‘’ (cette boule est évoquée sur la liste 47/1B en position 11)
74/1) Encore une paire portant les symboles du jeu de cartes. Ici, elles sont dans leur état actuel. Un clic sur l’image pour juger de la différence sans la couche d’oxydation. On imagine la satisfaction de son acquéreur dans les années 1920 (à 10 ans près… dans les deux sens 😊)
74/2) Un grand merci à mr Pierre Courty de Nimes (Gard) grâce à qui cette belle acquisition fut possible. Un clic pour voir les quatre symboles.
74/3) Les voici encore présentées à l’état brut, ceci repose la question: décaper ou non… that is the question ! (Une des deux fut conservée dans son état initial)
75) Au fil des mois, des nouvelles boules s’installent sur cette page car elles ont quelque chose à montrer. Deux boules identiques, (95mm) intactes malgré les nombreuse traces d’impacts qui attestent de leur vécu. La boule ci-dessus est coiffée d’une grande étoile à cinq branches et on retrouve la même à sa base. L’artiste ne s’est pas contenté(e) de disposer les clous afin de réaliser une étoile dont les pointes sont approximatives mais chaque tête a été travaillée de manière à ce qu’elle soit triangulaire, rectangulaire ou ronde pour arriver à faire une étoile plus parfaite. Idem pour les clous en acier. Entre les étoiles se lit le nom ‘’DUVALET‘’ en grands caractères.
76 ) ‘’DUVALET‘’ est sans doute la plus longue inscription trouvée à ce jour sur une boule. Celles-ci furent inopinément découvertes en 1972 lors de travaux de ravalement dans un sous-sol à Pezenas (Hérault).
77) Aligner des têtes carrées sur une boule ronde n’est pas simple mais y placer des figures formant des angles l’est moins encore. En haut comme en bas, sur cette boule très décorée la ferreuse a intercalé de nombreux clous faits sur mesure pour combler les espaces. (clic)
78) Au fil des découvertes, cette étrange boule dont l’inscription ‘’PEVEt‘’ se termine avec un bizarre ‘’T‘’ minuscule.
79) La relève, bronze ou laiton ? (‘’dévarier ‘’… car comme dit sur la photo, à Bessèges –ma cité d’adoption– aujourd’hui encore l’occitan s’invite dans les parties de longue lyonnaise et de pétanque 😉 ) Malgré que beaucoup de joueurs de boules le savent… c’est l’occasion de rappeler que l’occitan provençal est à l’origine du mot ‘’pétanque‘’ voir: http://www.maximaphiles-francais.org/IMG/pdf/revue.pdf à la seizième ligne de la deuxième page.
80) Les mêmes avant restauration, oxydation et nuances.
81) Telles qu’on les retrouve dans les caves ou dans les greniers, deux boules façonnées par le temps avec leur ‘’vécu‘’ et ci-dessous, une autre découverte.
82) Une trouvaille quasi archéologique, au ‘’Moulin de Cornevis‘’ (Privas en Ardèche) à l’occasion de travaux de restauration au fond d’une cave, certains objets anciens furent sortis de l’oubli dont des porcelaines du 18ème siècle et cette boule qui a dû connaître des heures de gloire; elle ne devait pas passer inaperçue avec ses clous de cuivre et de laiton. (laissés dans leur état d’oxydation). A noter: le détail des petits clous groupés par deux, un motif de décoration encore jamais vu jusqu’à ce jour de février 2020.
83) … et tel qu’on le retrouvera dans un vieil album de photos ou sur d’anciennes cartes postales, un joueur de l’époque, endimanché pour une partie de boules, cloutées.
84) Dans les années 50, la vie au village était très différente de la vie en ville. Ces bonnes petites bouilles s’entrainent avec des boules qui ont déjà vécu. (clic)
Les brocantes et les annonces d’Internet offrent une nouvelle vie à ces beaux objets pour la plus grande satisfaction des collectionneurs. Il y a beaucoup à dire sur le jeu, sur les boules et leur fabrication. En parcourant le net on trouve les spécialistes qui s’en sont chargés et voici quelques adresses. La première nous documente déjà avec des termes très précis sur les techniques de fabrication: http://www.francepetanque.com/LRA/pages/histoire/page6.htm – Il y a aussi un site à ne pas manquer, (en français-allemand-anglais) celui de Herbert Wegner agréable à parcourir et très complet, quand vous l’aurez lu vous saurez beaucoup sur la boule cloutée: http://herbert.wegner.pagesperso-orange.fr – Sur la page Facebook d’Isaak Brooks regorgeant de trésors sortis du passé voyez cet authentique document ancien, une partie de ‘’Longue lyonnaise‘’ : https://www.facebook.com/contact.isaacbrooks/videos/3565298793585006 – A voir le rebond des boules celles-ci seraient en bois, c’était juste avant l’apparition des boules cloutées. Et un clin d’oeil pour conclure, tandis que sur cette page il y a des boules, dans ce même blog une autre page parle des trams: sur Youtube, un extrait de l’oeuvre de Marcel Pagnol réunit boules et tram: https://www.youtube.com/watch?v=y6mlMpPZiYQ&feature=youtu.be
Update 2023 06 01: photos 21A/B/C/D
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